Dans une ferme, aux portes de la Sibérie, un prêtre accueille des garçons considérés difficiles, confiés à lui pour être «rééduqués».
En découvrant ce lieu, j’ai été frappée par la contradictions entre la sobriété des intérieurs, et la beauté des paysages environnants, entre une dureté de l’institution et la solidarité qui se manifeste entre les pensionnaires. J’ai perçu chez eux de la tendresse, de la pudeur.
Depuis le 24 février 2022, mon travail photographique a été obscurci, hanté par l’invasion de l’Ukraine. En effet, l’église orthodoxe a été un des premiers soutiens de la guerre, lui donnant la dimension métaphysique d’une guerre sainte.
Ces jeunes, majoritairement issus de milieux défavorisés, et sans socle familial solide pour les protéger, sont particulièrement perméables à ces idées. Ce huis clos physique m’est apparu comme un huis clos mental, sur lequel une ombre plane…